Kant 2222

 
 
 

Dmitrij 1437 key 7372 Moskva, Ruska federacija

 
 
*Kant 2222 – Žarko Milenić*

Ghor

 
 
 
 

Zita 1357 key 7809 Sunrise, USA


*Kant 2222 - roman - Delphine Boyer*

Urania 1548 key 5714 Osijek, Hrvatska


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

Galaxy


|||| more galaxies ||| http://ow.ly/2MBEl || | |

Hsu Hoan, 1833 key 9194 Peking, Kina


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

Eiko 1923 key 2204 Nagasaki, Japan


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

Ahmed 1447 key 2438 Grozni, Čečenija


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

Raphaël 1253 key 2030 Clarée, France


*Kant 2222 - roman - Delphine Boyer*

George 1438 key 4729 Herfordshire, Engleska


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

Mirjana 1123 key 1960 Beograd, Srbija


*Kant 2222 - roman - Milan Georges Burovac*

Cécile 1116 key 1982 Venise


*Kant 2222 - roman - Delphine Boyer*

HELENA 1412 key 3439, Atina, Grčka


*Kant 2222 - roman - Žarko Milenić*

e.t.Miroir*

 
*clik on image to enlarge*

Пораз журбе*

 
*clik on image to enlarge*

Mythe Toi*

 
*clik on image to enlarge*

не треба ништа

 
*clik on image to enlarge*

није то та будућност

 
*clik on image to enlarge*

film d'Être*

 
*clik on image to enlarge*

Cowframe*

 
*clik on image to enlarge*

Neko*

 
 
*clik on image to enlarge*

rebeLLe*

 
*clik on image to enlarge*

STRAH U TVOJIM OČIMA




Tama opet tiho šapće,
A ti si opet tako sam.
Ostaje ti samo sjeta
Ugašen života tvoga plam.

Nada je danas mrtva
Sve je postalo prah
Zlo caruje za sutra
I vlada tamni strah.

Vatra, paklena vatra
Zaziva taj strah
Poljubac hladne smrti
Oduzima ti dah.

Osjećam tvoje tople suze,
No u njima ne vidim ništa
Ne postoji više spasenje
Duša nije više čista.

Ono što je ostalo
Je strah u tvojim očima
I njegov zli pogled
U tvojim besanim noćima.

Ničeg više nema
U tebi spava strah
Ove oči nikad ne lažu,
Dobrodošao u vječni mrak!

Leontin Čapo Milenić


Ville d'un sens


Ses bras impérieux, seuls. Sans sourire ni précipitation, elle venait de s’arrêter, les mains tendues, ouvertes, au milieu de la chaussée, sur les rails du tramway. La rame arrivait juste, à trente mètres de la station, mais le machiniste observait, attentif, l’impassibilité de cette femme silencieuse, qui interrompait le trafic sans motif apparent. Le soir tombait un peu, la neige venait de fondre et la lumière du train plongeait la passante dans l’obscurité. Que guettait-elle ? Les yeux mêlés, sans un geste, elle et lui communiquaient peut-être, poussés par la rencontre provisoire d’un mouvement suspendu, d’une force calmée, soudain découverte ou reconnue par les marcheurs nocturnes. Près de la place, Noël scintillait, partout attendu, un peu polymorphe, sobre et baroque, clignotant et silencieux. La nuit venait d’aviver les boutiques du marché, la ville argentée se recentrait, active et brillante. En somme, le geste de la femme s’était vite dissipé, rendant à Strasbourg ses contours familiers, sa marche habituelle. Le tramway, justement, traçait l’itinéraire préféré des lumières, légère infrastructure admise jusqu’aux centres, voie douce.

Désormais sur le quai, la jeune femme suivait des yeux un couple qui descendait d’un tramway : parmi quelques sacs, ils portaient un petit poinsettia rouge, parsemé de paillettes dorées. Souriants, ces promeneurs voyaient de la ville la joie d’une halte brève, dans le rapprochement froid des journées de décembre. Ils n’avaient rien senti de l’arrêt prématuré du tramway, préparant la descente, attachés aux lumières de la place Kléber.

« Est-ce celui de la légende ?, leur demanda la mystérieuse silhouette, est-ce le signe des étoiles ? »

Elle regardait leurs mains unies, la plante rouge et dorée, la chaleur de leurs yeux, tout en restant comme absente à cette ville, momentanée et fulgurante. Eux-mêmes ne comprirent pas vite.

« On en trouve partout, des petits poinsettias », sourit la femme en tournant la tête vers son compagnon, « nous avons acheté celui-ci chez un fleuriste tout proche.

− Oh, il vient de bien plus loin que cela, je crois, se concentra l’étrange interlocutrice, comment n’avez-vous pas été prévenue ? »

Comme à la rencontre de deux mondes, le langage n’identifiait plus les énoncés, ne reliait plus les compréhensions. C’était sur le visage doux de cette femme que le couple cherchait l’explication, l’éclaircissement, mais dans le contraste des ombres, l’indécidable restait premier. Le couple n’ajouta rien et dépassa la femme, reprenant l’itinéraire de leur vacance. La nuit s’étoffant amenait le déclin des bruits urbains. Derrière eux se fit entendre un murmure blanc : « Je m’appelle Adeline, je ne comptais pas vous déranger… C’est la fleur de Noël, vous avez raison. » A quelque distance, le couple s’arrêta et se retourna à nouveau vers cette femme. Elle semblait toujours absorbée dans l’observation de leur plante. A partir de l’angle supérieur, le papier qui avait servi à emballer la fleur se changeait en une matière proche du cristal ou d’un verre très fin. « Ne bougez pas, s’il vous plaît, sinon tout va s’interrompre, ce ne sera pas long…, s’avança la jeune femme.

− Je suis désolé, je vous comprends encore moins que tout à l’heure, que se passe-t-il ?

− Je ne comprends pas tout moi-même, je n’ai sur vous que l’avance de quelques expériences… Lorsque vous sentirez de la chaleur à l’endroit de la fleur, ce sera la fin du passage, le papier s’assouplira à nouveau. Mais je vous en prie, ne bougez pas.

− C’est inouï, cela ne pèse rien, puis-je toucher ?, s’enhardit l’homme, sans former le geste

− Oui, mais vous ne sentirez que la chaleur, je pense que ce phénomène visuel est impalpable, s’animait Adeline, et chaque mouvement a une incidence immédiate sur cette matière, je ne sais laquelle. » Sur la place, personne ne s’étonnait, la transformation semblait imperceptible aux autres promeneurs. Dans l’intense des lumières, chacun dessinait l’itinéraire de sa marche, traçant des ambiances et des couleurs différentes. Même l’immobilité de ces trois personnes n’étonnait pas cette soirée.

« Ah, mais ça brûle, cria soudain la jeune femme en laissant glisser le pot. Qu’est-ce que cela ? Qu’avez-vous fait ? » Tous regardaient la fine fumée monter du sol et se dissiper. L’instant d’après, rien ne restait plus de cette aventure que la fêlure du pot, causée par la chute de la plante. Dans l’instant de silence, les images se reformaient, mentales et véhémentes, les questions étaient nombreuses.

L’étonnante initiatrice leur expliqua qu’elle suivait depuis deux mois cette manifestation déconcertante, qu’elle n’avait pu s’assurer même alors que du déroulement sensible de chaque apparition. L’impression de vitrification sur une partie précise d’un objet immobile, l’intense chaleur puis l’effacement de toute trace. C’était comme l’éveil fulgurant d’un détail, d’autant plus sensible que l’objet qui se métamorphosait restait immuable, figé. Du moins Adeline n’avait-elle perçu que cela, pendant plusieurs semaines, à intervalle irrégulier. La première fois, l’apparition avait été spectaculaire pour la jeune strasbourgeoise : tout le phénomène s’était concentré sur la petite aiguille de sa montre. En plein TD de philosophie politique, elle avait vu le mécanisme s’arrêter, l’aiguille se transformer en cristaux, la chaleur gagner son poignet. C’est dans le geste précipité de la retirer que tout s’était arrêté, que tout était redevenu normal, avec cette exception que tout s’était remis à fonctionner beaucoup trop vite, en une fraction de secondes, comme si un processus venait de s’interrompre. Peu à peu et finalement plusieurs fois par jour, cela se produisait, la fascinant, concentrant toute son énergie et ses pensées sur ce mystère. Le reste n’était qu’hypothèses et esquisses imaginaires. Elle espérait qu’une présence occulte mais inoffensive communique avec elle en ce langage inaccessible aux autres personnes. Ce couple n’était pas le seul à avoir hébergé l’effet-mystère, mais c’était la première fois qu’elle avait prévu que cela aurait lieu là, et elle y voyait presque les prémisses d’une adaptation possible à cette réaction vive.

Les fiancés regardaient cette conviction calme, aux marges des raisons, des possibles et des scepticismes. Ils étaient, selon elle, les premiers à voir également le passage. Des enfants endormis, des lecteurs, des couturières ou cuisinières avaient permis à Adeline d’observer le phénomène sans que ces gens ne sentent rien. Sentant les rails se cristalliser à la station place Kléber, elle avait immobilisé le tramway avant qu’il n’entre en gare. Elle associait à une grande maîtrise une forme d’inconnaissance inquiète qui finissait de persuader le couple.

« Est-ce parce que vous nous avez parlé que nous avons perçu cela, à notre tour ? releva l’homme, et si votre intuition s’avérait, si c’était un langage que ces signes ?

− Rien ne m’assurerait alors qu’ils ne soient adressés. Je serais peut-être un support nécessaire, un refuge, un ralliement possible pour une intelligence quelconque… Pardonnez-moi, j’ai déjà envisagé beaucoup trop d’hypothèses, et rien n’a vraiment assez progressé pour que je puisse croire à la construction d’un langage qu’on chercherait à m’apprendre. » Sous le regard triste, la jeune femme approfondissait les conclusions, sondait les silences. Et puis elle sourit encore : « On m’a beaucoup dit que j’avais changé depuis quelques mois, tous ne comprennent pas que je m’isole tant. Mes amis disent aussi que je ne fais plus que poser des questions, même sur les points les plus naïfs, comme les enfants. Je me rêve parfois presque adoptée par d’autres êtres, qui nous traversent peut-être, qui circulent et vivent à leur manière, sans bruit ni apparence, parmi nous. Ah, c’est si beau, l’étrange.

− Lucie, pourrais-tu me passer mon carnet, dans le sac, s’il te plaît ?, ajouta l’homme. J’ai toujours besoin d’écrire pour comprendre et assimiler les choses… De quoi parliez-vous quand vous mentionniez une légende, tout à l’heure ?

− Ce n’est rien, ce n’est pas lié à ces manifestations, mais simplement au poinsettia… C’est la légende du poinsettia.

− Mais pourtant, David a raison, vous avez dit que nous aurions dû être prévenus de quelque chose, je crois… Souvenez-vous… »

A nouveau, chacun réfléchissait, il s’agissait de réunir les éléments, dans la raison et l’inexplicable, dans l’espéré et l’infranchissable. Adeline n’avait plus le souvenir des paroles prononcées, trop attentive au poinsettia. La couleur n’y était pour rien, et cependant, c’est cela qui l’avait étonnée d’abord. Elle avait reconnu les couleurs de Noël, la ville prête et brillante, les anfractuosités du papier, et elle avait su, prévu.

Au moment où David tournait les pages de son carnet pour trouver la place pour rassembler les remarques et les constats, il sentit que chaque lettre prenait une apparence étonnante : « Regardez… les lettres, murmura-t-il.

− Ne bougez pas, ne faites rien. » Cette fois-ci, l’apparence était plus fine : sur chaque mot de son écriture inclinée, seuls les traits obliques tirant vers l’angle droit de la page prenaient cette incroyable dimension de matière vitrifiée. Des segments de cristal s’allongeaient, s’intensifiaient puis s’immobilisaient. Pas un ne s’écartait de cet axe. Joint à l’immobilité de la page, on avait l’impression d’une direction, d’une orientation garantie par la pause.

« Comme une carte par moments perceptible ? A qui cela sert-il ? », songea Adeline. Déjà la chaleur diminuait, le carnet retrouvait sa fonction première. La jeune femme se leva, éblouie par le mystère, et fit quelques pas. Elle se retourna vers le couple avant de poursuivre sa marche seule, dans le sens observé.

« Adeline, juste un mot… Pardonnez-nous de ne pas vous avoir écoutée dès le début…

− Oh ce n’est pas grave, s’arrêta-t-elle, ça ressemble justement à la légende du poinsettia de Noël, à cette petite fille qui s’attriste tant de ne pouvoir être comme les autres, puisqu’elle n’a pas assez d’argent pour offrir un cadeau au petit Jésus… Nous avons aussi nos cartes mythiques, celles qui tracent et relient nos consciences à ce monde. »

Благовор*

 
*clik on image to enlarge*

Astranalyse*

 
*clik on image to enlarge*

Niko*

 
*clik on image to enlarge*

Cristalase*

 
*clik on image to enlarge*

noTime*

 
*clik on image to enlarge*