Pjesma: Voodoo (Leontin Čapo Milenić)


Voodoo!

By Master of Insanity

Tama sada vlada
Vještičin je let.
Zlo je uvijek živo,
Gori cijeli Svijet.

Lepet krila crne Vrane
Raspršuje taj plam,
Vatru tvoje Duše,
Smrt ulazi u san.

Oh ne, opet taj Vudu,
Magija kroz noć,
Oštrica kroz Srce,
Urlik vrišti - UPOMOĆ!

Kako izbjeći tu Tamu?
Kako pronać neki spas?
Kako dotaknut Svjetlost,
Kad izgubio si glas?

Kako pronaći odgovor
Ako pitanje nije postavljeno?
Kako spasiti nevino Biće
Ako je ono samo i ostavljeno?

Nema više nade,
Na Duši krvav trag.
Po Srcu gmiže Pauk,
Već prešao je prag.

Otrov, samo Otrov
Kola Zemljinim žilama.
Isparava Potok Života,
A ti boriš se svim silama.

Kralj je odavno mrtav,
Anarhija preuzima vlast.
Nova Apokalipsa,
Gdje je ponos, a gdje čast?

Paraliza Uma,
Ti si samo hladni zombi.
Nestao je Razum,
Pjesma Smrti iz katakombi.


Za sve je kriv taj Vudu,
Gladne Zvijeri su oslobođene.
Prekinut je lanac,
Raj za Mrtve, pakao za Rođene!

Ništa više nije važno,
Sex, droga, novac …
Grješnici su osuđeni,
Sad je Demon lovac.

Zašto ubiti Zmaja
Ako te grije njegov Dah?
Kako letjeti na Vjetru
Ako si već pretvoren u Prah?

Odgovor je Vudu
Jer sam on stvara šok.
Sjećanja su mrtva,
Živ je samo Rock!

Zle Oči sjaje u noći,
Magla tajnovit put skriva,
Krvave Ceste vode do Pakla
Gdje Zlo nikad ne sniva.

Osmijeh, proklet Osmijeh
Nanosi ti bol.
Ja sam tvoj Gospodar,
A ti si Voodoo Doll.

Vudu, samo Vudu
Pruža takvu moć.
Ugasilo se Sunce,
Vječni Mrak i noć.

Valovi Oceana Sudbine
Gase Života plamen.
Ostaje nam Mjesec
Kao Tame znamen.

Kako kroz More Beznađa
Pronaći pukotinu Slobode?
Kako postići Nirvanu
Ako Duhovi te vode?

Vudu, Vudu, Vudu
Odgovor je taj.
Smrt stvara Život
I širi krila Zmaj.

HA, HA, HA, HA, HA !

Nova

Tourné de son côté, légèrement incliné, il dormait de toute sa douceur, simplement là, près d’elle, et la chambre respirait avec eux. Berceau improvisé, signe de quelques soupirs où s’étirait le temps, le silence parcourait leurs tournoiements magiques, soulevait les petites images, souples et tendres, de leur repos raconté. L’obscurité diminuait, un fluide clair s’installait dans la chambre, plus précoce que l’aube, prémices d’un compagnonnage secret. Au réveil, lorsque l’espace reprit sa configuration familière, ils se sourirent et s’embrassèrent, dans les franges caressantes du matin feutré.
« 340, cette nuit, mieux qu’hier », apprécia-t-il en posant les deux mains au centre d’un cadre fixé au mur. « et toi ?
− 125 tout au plus… 117, voilà, constata-t-elle en s’appuyant contre l’écran. J’ai surtout rêvé du mariage de mon frère... »
Les nuages chatoyaient du reflet des toitures, formes bien distinguées à l’aplomb des ancrages, vaisseaux de clarté. Très calme, le petit déjeuner était d’entente commune et de silence partagé. De tous les côtés, le regard traversait l’espace, puisque la plupart des murs étaient vitrés. Peu de paroles, une légère tendresse entre eux, tandis que par l’une de ces fenêtres se diffusait une lueur blanche qui éclairait la salle de biais. La pièce semblait chaleureuse grâce à cet éclat spécial, et même le plafond était de verre, comme pour profiter davantage de cette lumière dont on ne pouvait déceler l’origine. Parfois sur le côté, par instant sur la gauche, c’était comme un équilibre en redéfinition constante, une énergie mobile qui s’adaptait continuellement au mouvement des hommes. Il se tourna vers sa compagne : « je passerai chez ton frère, ce soir, il a proposé de me graver de la musique, et j’emprunterai ses filmographes.
− Et lui, que pense-t-il des nôtres ?
− L’essentiel est leur stabilité, ça va, je pense. » Il réfléchissait en silence, puis il posa ses mains sur la vitre proche de lui. Aussitôt, des chiffres et des courbes apparurent quelques secondes, la lumière s’estompa. Un peu au hasard, sa main tenta de reproduire quelques unes des traces, il posa son front, mais rien d’autre n’apparut.

La mutation s’était produite brusquement, au printemps 2021. Pour l’humanité, moindre avait été la nécessaire adaptation, puisque cette vie venue d’ailleurs s’était développée par complémentarité avec la nôtre : attentive au rythme biologique des hommes, elle vivait de leurs rêves, insensible à leurs besoins mais froissée par leurs peurs, leurs insomnies noires, comme vivifiée par l’imaginaire terrestre. Du reste, la seule manifestation sensible de sa présence était une sorte de phosphorescence mate, intense à mesure que le sommeil de son « partenêtre » avait été profond. Certains parlaient d’un vol de leur conscience et n’avaient pas supporté de devenir le foyer d’extraterrestres, d’autres s’étaient montrés curieux, puis favorables. En complicité heureuse, Roland et Marie avaient surnommé leur hôte ‘Nova’. Ils cherchaient un mode de communication simple et compréhensible avec cette vie silencieuse, stellaire.
Ne pouvant tout comprendre, ni localiser son principe vital, des hommes observaient ainsi le développement de ces formes, ils avaient peu à peu cherché à profiter de cette présence discrète : à partir de la source lumineuse qui la constituait, il était possible de prélever de l’énergie, sans endommager l’équilibre immédiat des deux êtres. Sans qu’on puisse d’ailleurs expliquer clairement la nature de cet éclat fuyant, on s’en servait puisque sa mobilité même et sa perméabilité étaient fiables.
La conscience humaine avait évolué peu à peu, quittant ses peurs, s’habituant et s’attachant parfois à ce soleil habitable. Sans aucun doute, les hommes communiquaient avec ces vies par leur état mental, leur imaginaire profond. Lorsque les rêves étaient phénoménaux, il arrivait que la lumière scintille davantage, et Marie disait alors que sa Nova souriait en paillettes fines d’espace. Elle s’était passionnée soudain pour l’échange et les perceptions. C’était l’inconnu à une nouvelle échelle, le rééquilibre des vies, et en tant qu’institutrice, elle restait bouleversée par ce mystère : progressaient-ils ? apprenaient-ils ? La preuve de leur acclimatation aux hommes semblait impliquer un degré d’observation et de compréhension élevé. Dans cette nouveauté s’était réfugiée et libérée son enfance, et chaque jour, la jeune femme calculait la petite quantité d’énergie au filmographe de sa Nova de Terre, en attention subtile et inaugurale.
Ce matin-là, alors qu’elle recherchait dans sa bibliothèque un manuel pour ses élèves, effleurant de ses doigts les couvertures successives, saisissant deux livres, elle sentit la lumière s’amplifier brusquement. Les murs se couvrirent de petits cercles colorés, agités sur eux-mêmes, en frénésie rythmée, puis tout redevint calme rapidement. La jeune femme avait déjà repéré que certains lieux semblaient davantage investis que d’autres par la présence de cette lumière, mais son étonnement cette fois-ci construisit une fulgurante association mentale de ses élèves avec ces extraterrestres. Elle imagina ces esprits jeunes et enthousiastes, passionnés par les histoires comme ils l’étaient par les rêves. Après tout, pourquoi n’auraient-ils pas su lire ? Elle restait seule dans l’angle de la pièce, désormais fascinée par cette idée au-delà de la mesure. Ce qui était certain, c’est que ces petits êtres de lumière, si spirituels qu’ils semblent, avaient besoin de trouver un lieu d’accroche réunissant de nombreux critères. Leur endroit de prédilection se situait à la surface des vitres, mais entrait ensuite en compte un trajet complexe de rayons et de fluides qui rendait impossible la prévoyance à ce niveau. Même les humains faisaient varier l’équilibre, et le positionnement de ces éclats d’être. Peut-être s’étaient-ils glissés dans un des livres, peut-être avaient-ils découvert les albums où dialoguaient texte et illustrations, peut-être ces cercles esquissés étaient une parole qui lui était adressée. Virevoltante de questions, elle percevait étrangement qu’elle venait de progresser dans l’entente avec eux, mais ne pouvait comprendre parfaitement. Aux tréfonds de son cœur, même, s’élevait l’angoisse de ne pas savoir leur répondre, au moment même où ils se manifestaient près d’elle.
Attentifs, silencieux, les élèves attendaient le signe de l’enseignante avant de sortir leur cahier. Marie finissait de remémorer la leçon de géographie de la veille ; peu à peu, un voyage en France fluviale s’amorçait dans l’ esprit des enfants : « Dites-moi… Où se trouve l’embouchure de la Garonne ? Où la Seine prend-elle sa source ? Qu’est-ce qu’un delta ? » Les petites mains se levaient, souvent accompagnées de soupirs de connaissance, pour attirer le regard et solliciter l’assentiment de la maîtresse.
Lorsque ces « partenêtres » étaient apparus, aux premiers phénomènes de luminosité inexplicables, les élèves avaient posé énormément de questions. Les autres institutrices les éludaient avec un léger agacement, mais Marie avait résolu de les faire écrire tour à tour sur une grande feuille au fond de la classe, et parfois, on les relisait pour voir si les connaissances s’amélioraient ou non, si cette situation pouvait devenir familière et inoffensive… Les élèves avaient très vite marqué un immense intérêt pour ces mystères si proches. Dès qu’ils étaient entrés, la jeune enseignante s’était dirigée vers le fond de la classe pour inscrire sa question : « les partenêtres savent-ils lire ? Si oui, ont-ils appris sur Terre ? » La liste était longue, mais cette question-ci frappa les jeunes par l’impression d’évidente réponse qu’ils étaient tentés d’apporter tout de suite. Comment lire, puisqu’ils ne savaient pas déjà parler comme les hommes. Intrigués pourtant, ils se concentraient, métamorphosaient lentement l’image de ces extraterrestres qu’ils avaient arrêtée dans leur esquisse. Du centre de la classe, la petite main se leva : « On pourrait écrire une histoire pour eux, juste avec des partenêtres ? » Simple et spontanée, la question ne cessait de faire écho à la lumière vive qu’elle avait vue le matin même. Hésitante, elle n’osait forcer la ressemblance, et pourtant cette phrase venait de lui montrer que les enfants étaient au moins aussi sensibles à l’imaginaire de ces présences que ces extraterrestres mêmes. Leur équilibre en dépendait, petites âmes grandies par les histoires.
De retour chez elle, Marie ouvrit les cahiers de ses élèves, à la page de leur récit. Sa Nova scintilla très vite à ces récits. La lumière n’était pas plus intense, mais plus visible malgré tout. Ainsi incités, les enfants perfectionnaient leur histoire, nuançaient les détails et coloraient les paysages. Jour après jour, imperceptiblement, les êtres s’épanouissaient dans la trame du rêve. Marie avait débuté la sienne, attentive aux variations lumineuses, muette et hypothétique, dans l’intuition d’espoir. Elle s’attendait presque à découvrir un matin les murs imprimés de phrases. Mais rien n’apparaissait, le partage véritable restait hors de portée, mystère d’un obstacle qu’elle pensait parfois maintenu volontairement par Nova et les autres. Illusoire était l’impression de progression dans leur connaissance qui ne la quittait plus. C’était comme une évidence majeure, le doute et le découragement ne la touchaient pas.
Le premier jour du mois de juin, d’aurore brumeuse et douce, elle comprit très vite que tout avait changé. L’architecture même des pièces était parfaitement bouleversé, comme significativement. Au centre était maintenue la salle de séjour, dont la bibliothèque, au milieu formait un triangle isocèle. Les autres pièces s’organisaient tout autour, avec plus ou moins d’irrégularités, des cloisons arrondies, légères. Leur foyer seul avait subi ce déménagement, ainsi que la salle de classe où elle travaillait. D’une fragilité suprême, c’était le sens d’espace, la vie étrange et prêtée à leur fantaisie, aimée et comprise. En arrivant en classe, le jeune garçon qui s’était mis à écrire le premier nota sur son cahier : « J’ai rêvé exactement ce que vous venez de faire, et je sais que tous, on ne se trompe pas, on découvre bien comment vous vivez à chaque fois qu’on modifie et fait avancer un peu notre histoire. »

Spleenspace*

 
slažem reči sa sobom da bih se složio
sve reč po reč iz velikog rečnika svemira
melem na ranu duševnog stanja suštine
 
zašto si Ovde? - Ona bi iz obećane bašte
Ona bi da zna moju složenu rečenicu
 
kvantne mehanike vedrine
visoke matematike nemira
 
svi mi smo sveti sjaj
mi svi sasvim žurni beskraj
 
složene volje mašte
 
 

Freedoman*

 
ne razume Ona mene
ja sam previše Stvarnost onoga što nije
između primarne mučnine i sjaja
 
gotovo jednostavan od čuda
prilično pokretan u prisustvu beskraja
 
VizantOr* se krije! - šala joj kao od sna
zato što zna da se sloboda nikada
 
ne rasprodaje za tri pare
ne baca pod noge tuđina
 
sve u ime nekog novog vremena